Aria da Capo

Guilain, Adèle, Areski et Victor sont tromboniste, chanteuse et pianiste, violoniste et bassoniste. Ils ont 16 ans, un parcours commun au conservatoire d’Orléans, un esprit de bande et une furieuse rage de vivre. Ils sont beaux, agaçants, drôles et romanesques à la fois.
Séverine Chavrier, directrice du CDN d’Orléans, elle-même musicienne, bâtit une pièce sensuelle à partir de leurs échanges amicaux et de leur passion commune : la musique. Mais comment se consacrer à cette discipline si exigeante à un âge où tout penche plutôt vers la fête, la découverte de l’amour et du sexe ? Et comment se projeter dans une musique de répertoire à l’heure des plateformes de streaming ?
Debout, assis, souvent couché, le quartet s’autorise une parole brute où tout se mélange : ses membres devisent sur Messiaen, fument des joints, parlent de sexe, jouent du Mozart, des chansons yiddish ou la marche funèbre de Mahler.
Aria da Capo flirte magnifiquement avec les genres – musical, théâtral, cinématographique – dans un écrin à l’esthétique léchée. Sous des masques de vieillards ou resplendissants de jeunesse, les quatre ados circulent sur un plateau fait de cages transparentes, d’images projetées et d’une fosse d’orchestre vide. Un théâtre d’apprentissage qui met à portée de main cette magie adolescente, celle de l’incandescence des sentiments et de la cruauté insolente.