Ça Dada

C’est quoi être « dada » ? Réponse tempétueuse et euphorique avec ce spectacle jeune public qui pétarade tel un feu d’artifice. Les trois comédien·nes/danseur·ses/performeur·ses d’Alice Laloy prennent la scène – et la salle – pour terrain de jeu géant, avec arbalètes, chansons et un sens certain de l’absurde. Le désordre ambiant souffle un vent révolutionnaire dadaïste, du nom de ce mouvement artistique né dans les vestiges de la Première Guerre mondiale, conjuguant poésie, décalage et grain de folie.
« À bas le sérieux, vive l’inconnu et le chaos » semble nous intimer le trio dingo… Le monde qu’il détruit et reconstruit n’a que faire des conventions. Sa révolution créative casse le décor, se joue des mots – à coups de slogans sur les murs et de langue inventée – autorise les adultes à se badigeonner de peinture, à danser, crier et gesticuler dans un délire joyeusement communicatif.
Avec ce manifeste dadaïste, hilarant et purificateur, la metteuse en scène Alice Laloy continue à peupler son théâtre d’images dans un travail plastique de transformation permanente du plateau, traité comme une installation : des pans de murs entiers, des fenêtres et des cloisons deviennent décombres virevoltants. Ce faisant, elle attise le désir de la création et déploie tous les possibles du théâtre dans un acte d’une liberté folle, qui réjouira tout autant l’enfant de six ans que l’adulte de cinquante !