Le Chant du père

Yavuz et Hatice Özer. Un père et sa fille. Lui est arrivé d’Anatolie jusqu’en Dordogne dans les années 70, c’est un homme discret, musicien hors pair qui donne des récitals dans sa communauté. Elle, jeune femme qui a grandi en France, partie à Paris pour devenir comédienne professionnelle, a joué aux côtés de Wajdi Mouawad ou Julie Berès. Elle est aussi volubile, qu’il est taiseux. Comment se comprendre alors que leurs vies s’éloignent ? Comment faire pour que le théâtre devienne le lieu où le dialogue se rétablit entre deux êtres, où les douleurs de l’exil s’apprivoisent ? Dans ce cabaret intimiste, Hatice Özer construit l’écrin où le rapprochement devient possible, par le truchement des langues parlées – le turc et le français –, par le chant aussi. On saisit alors toute la douleur du déracinement, et le besoin de transmission. Cette déclaration d’amour filial, tendre et délicate, se fait aussi une chambre d’écho à toutes les histoires d’exil.